En fin connaisseur de la période médiévale et de sa représentation du monde, Marcel Ruijters redonne vie dans Les Bienheureuses à une petite quinzaine de figures féminines ayant acquis de haute lutte leur place au Paradis : la piété de Sainte Solange change le coeur des serpents qui rodent autour de son corps démembré, ceux-ci se fondront en elle pour lui fournir des prothèses bien pratiques dès lors qu'il s'agit de chasser les taupes du couvent ; Sainte Lydwine est poursuivie par le loup, et si la cabane qu'elle a construite de ses propres os ne suffit pas, peut-être que celle de sa consœur, faite de bouse uniquement, saura éloigner la bête ?
Marcel Ruijters nous livre, après Inferno, un recueil tendre et cruel de voies décidément impénétrables vers la sainteté. Un véritable livre d'heurts !
Avec son papier intérieur à fort grammage et enchassé dans sa couverture percée en ogive et marquée en dorure à chaud sur papier de création, Les Bienheureuses offre un confort de lecture qui ferait oublier le plus rude des prie-dieu. Mais surtout, Les Bienheureuses est dans la droite ligne de notre catalogue : auteur de tempérament, fabrication originale et raffinée, ainsi qu'un contenu qui, nous l'espérons, ne manquera pas de participer à l'édification de votre âme.