La Mort attend patiemment le prochain tome de sa série préférée. Mais l’auteur Titus Caropin souffre du syndrome de la page blanche et la parution de son septième roman a été remise aux calendes grecques. Lorsque même le karaoké n’arrive plus à raviver la flamme, c’est que l’heure est grave ! Mais la panne d’inspiration de Titus se transforme en angoisse existentielle lorsque la grande faucheuse vient lui demander une dédicace. Bande dessinée sans texte évoquant à la fois le travail de Fred et de Jim Woodring ainsi que les bons vieux Looney Tunes de Chuck Jones, l’élégant VII nous permet surtout de découvrir un jeune auteur des plus prometteurs. Réflexion à la fois drôle et sincère sur la mort et la création, VII se démarque d’abord par la remarquable fluidité de son découpage. Mais une lecture plus attentive révèle la méticulosité avec laquelle Thom compose ses planches, truffées de détails poétiques et de subtils gags visuels. Si l’impeccable sens du rythme du jeune auteur montréalais rappelle par moments le dessin animé, sa maîtrise des codes du neuvième art nous rappelle que la bande dessinée muette est une façon pour lui d’explorer l’essence de ce médium.