Le jour se levait. Une blonde qui conduisait d'un air indifférent une impressionnante Buick Fontana me dépassa et se perdit à l'horizon. Elle ne me vit même pas, car son regard distrait se porta alors vers la mer. À l'arrière, un vieillard qui ressemblait à un perroquet dormait profondément. Je me trompais. Il ne dormait pas... il était mort. Cette réflexion est extraite de Tropikal Mambo, un détective qui vit à Panama et dont on ne voit de lui que son imperméable, son chapeau, ses souliers et la petite voiture en bois qu'il utilise. En général, on l'engage pour des petits boulots misérables : filatures, infidélités, tous types de commandes foireuses... Il accepte les pots-de-vin, admire les délinquants et se fout de la justice. Comme si cela ne suffisait pas, il profite des derniers chapitres pour conspirer contre l'auteur lui-même. Car l'histoire ne lui plaît pas, les dessins non plus. Dans le dernier chapitre, la crise éclate définitivement entre l'auteur et son personnage. L'un des deux est de trop... Tropikal Mambo consacre le retour de Carlos Nine à la bande dessinée dans une réelle création originale depuis Siboney en 2007.