Un homme marié ne peut s’empêcher de regarder les femmes et de leur plaire, de se sentir désiré par elles. Il charme les femmes mais arrête tout systématiquement avec elles au moment où leur amour pourrait s’accomplir. Il fige les sentiments à l’instant même où l’attirance est la plus grande.
Cet homme se protège ainsi contre les souffrances et les déceptions qui pourraient anéantir la beauté et le réconfort qu’il trouve dans ces relations platoniques. Cet homme conserve précieusement toutes
ses relations inaccomplies –ses amours suspendues– dans une chambre secrète ; ses amours suspendues prennent la forme de femmes congelées, statufiées. Souvent, il prend plaisir à s’enfermer avec les
souvenirs de ces femmes qu’il a aimées. Il se souvient avec émotion de chacune d’elles : la femme rouge et fatale, la femme violette et maternelle, la femme jaune et souffrante. Jusqu’au jour où cet homme marié
est quitté par celle avec qui il partage sa vie.
Il ne l’a pas vu venir et se retrouve dans une très grande tristesse. Il se réfugie dans sa chambre secrète et décide de décongeler toutes ces amours suspendues, de redonner vie à toutes ces femmes dans une tentative désespérée pour retrouver le bonheur perdu...