Entre novembre 2020 et avril 2021, Tony Côme, historien de l’art et ami de longue date, s’est entretenu avec Marion Fayolle. À l’origine de ce livre, des promenades, des moments de cohabitation et de travail partagé. En arrière-plan, la Drôme des collines, où elle vit depuis plusieurs années, et les hauts plateaux ardéchois, ses racines. Dix ans après sa sortie de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et la publication de dix ouvrages, l’autrice et illustratrice nous invite dans les « fonds perdus » de son travail. La complicité qui noue les deux interlocuteurs offre une vraie immersion dans l’atelier, une rencontre avec son écriture, son engagements et ses doutes. La parole de l’intervieweur reste en réserve, on la devine seulement dans la retranscription des réponses à ses questions. Le lecteur finit par avoir l’impression qu’elle s’adresse directement à lui ou peut-être même qu’elle se parle à haute voix. Pensé dans le cadre des dix ans des éditions Magnani, cet entretien tend à révéler les nombreux questionnements et enjeux, souvent insoupçonnés, qui sous-tendent la pratique de l’illustration et de la bande-dessinée.