Pendant de nombreuses années, David Heatley s’est présenté ainsi, en levant le bras : « Je m’appelle David, je suis dépendant. » En effet, c’est de cette façon que les dépendants du monde entier commencent leurs « partages » au sein de réunions de groupe. La première association de ce type est les Alcooliques anonymes, créés aux États-Unis en 1935. Depuis, ces programmes ont été adaptés à de nombreuses addictions. Fils d’une membre des Alcooliques anonymes, David Heatley en a fréquenté plusieurs, au point d’en être devenu accro – un comble ! Voici son histoire, chapitrée en douze séquences, écrite à la première personne. Enthousiasmes, faux espoirs, honnêteté, désillusions, rétablissements et rechutes… David Heatley n’épargne rien au lecteur, non sans un sens de l’autodérision désarmant.
Des voix singulières dans la bande dessinée américaine alternative, il n’y en a pas tant que cela. Entre esthétique minimaliste et art brut, David Heatley est de celles-là. Son dessin, faussement naïf, vous va droit au cœur. Et il en va de même pour les sujets dont il est capable de s’emparer. Il s’agit essentiellement de sa propre existence. Dans la courte histoire des éditions Revival, l’addiction et l’usage de drogues occupent également une place à part.